World Ultraball News

Holo-spectateurs, holo-spectatrices, bonjour. Vous êtes bien sur la Radio Télévision Malienne Internationale en compagnie de Fanta Traoré. En raison de la grève d'une certaine catégorie de personnels intermittents du spectacle, nous ne sommes pas en mesure de vous livrer votre chronique du championnat Espoirs Ultraball. En remplacement, après un court interlude, vous retrouverez Fred Mitrand et son magnifique panama dans son émission "Destins brisés, étoiles filantes". Je vous souhaite quant à moi une agréable soirée et je vous retrouverai tout à l'heure pour la météo de demain.

Les Bozos.

"(...)Les bozos sont des pêcheurs, qui vivent au bord du fleuve. Ils sont environ 300.000 au Mali. Ils sont nomades et vient dans des huttes en paille. Selon la légende, un Bozo aurait donné un morceau de sa cuisse à un Dogon mourant de faim, et depuis ce jour, ces deux peuples sont très liés, et ravis de se rencontrer, mais ils ne peuvent plus se marier entre eux. (...)"

Destins brisés, étoiles filantes : Championnat Espoirs, 2ème journée de la saison 2106.

Amis sportifs, adolescents perdus pour toujours dans une course effrénée vers l'horizon infini, je vous dis bienvenue. Nous allons nous intéresser ajourd'hui aux jeunes espoirs d'ultraball, athlètes pubères au doux duvet soyeux dont les muscles longilignes n'ont pas encore atteint la difformité qui suit l'excès de stéroïdes. Quelle sera la madeleine de ces jeunes hommes lorsque les plus brillants d'entre eux auront inscrit leur nom en lettres d'or au fronton de la gloire ultraballesque ? Nul ne le sait aujourd'hui, mais ce que tous savent, c'est que le prix a payer sera lourd de sacrifices, de sueur et de sang.

Dissipons tout de suite le peu de suspense en ce qui concernait la tête du classement. Seules deux équipes pouvaient être en tête après cette deuxième journée de championnat et en déclarant forfait les Bloss de Rennes ont confirmé que les grandes équipes forgaient elles même leur destin. En s'imposant 9 à 6 face au rival régional de l'Etoile Rouge, Ziguinchor garde la tête du classement et semble assoir ses prétentions de garder la couronne conquise de haute lutte la saison passée. Il est des dynasties où les petits bâtards sont annoblis pour préserver la lignée, à Ziguinchor la lignée absorbe génération après génération dans un moule où l'alcool abolit les frontières. Y aura t'il une franchise capable de lui donner la gueule ( à défaut de la cuillère) de bois ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais les prétendants au trône ne devraient pas attendre trop longtemps, ou ils feront mentir monsieur de la Fontaine et à défaut de tortue seront chèvre.

Les jeunes espoirs de Miami sont bien loins de ces considérations dynastiques. Dans le nouveau monde, le coach Solomon espère transformer en or ses jeunes recrues, et depuis qu'il ne leur demande plus l'Amérique, les choses semblent aller mieux puisque les Golden Headz font fondre au soleil les Killa Clowns d'Anchorage 17 à 3. La glaciation de la formation semble de plus en plus poindre dans les déserts glacés de l'Alaska tandis qu'en Floride Miami pointe désormais à la deuxième place du championnat. Cependant, les jeunes Golden Headz auront beau se talquer légèrement les quelques poils qui leur servent de moustache dans l'espoir vain de faire croire qu'ils ont les moyens de s'offrir de la cocaïne, ce n'est pas encore à leurs prouesses sportives que les vieilles rombières à moitié Cubaines du front de mer s'interesseront. Ils devront courir vite les jeunes Golden Headz ou ils connaîtront les genoux qui tremblent les lendemains de victoire pendant qu'une dame âgée leur glissera un billet avec une petite tappe amicale sur le postérieur.

Plus qu'un oécan, ce sont des siècles de tradition maffieuse qui séparent Miami et Palerme. Les Siciliens s'imposent 10 à 5 face aux Teddy Bears de Rennes grâce à deux buts de Lloyd. Mais que pouvaient de modestes oursons face à des guêpards ? Contentons nous de modestement constater avec fatalisme et amertume, comme Luchino Visconti dans le Guêpard au singulier, la fin d'une époque. Seul dans la nuit, le prince Salina contemplait les étoiles et l'aube qui approchait ne le concernait déjà plus. Qui sait à quoi pense Sisto quand il regarde jouer ses jeunes protégés. En d'autres temps, un Corleone ou un Brasi n'auraient pas hésité à saisir une lupara pour marquer 3 points d'un coup de chevrottines bien ajusté. Au village personne n'y aurait trouvé à redire, et les vieilles au fichu noir, sur la place de l'église, auraient usé leurs genoux dans des prières cacochymes. Hélas, trois fois hélas, animé ou pas, argentique ou numérique, le témoignage par l'image a fini par avoir raison de siècles et de siècles de loi du silence et de petit artisanat sicilien, quand les affaires se réglaient entre familles à la sortie de la messe. Les espoirs de Palerme en sont réduits à malmener quelques oursons mal léchés, triste Sicile, triste siècle...

Pendant ce temps à Benden les Dragons de Pern affrontaient les Vikings d'Helsinki dans ce qui ne pouvait être qu'un affrontement wagnérien. Et du titanesque nous en avons eu puisque ce n'est par pas moins de 18 à 10 que les Dragons terrassent les Vikings. Ces derniers, toujours en quête de rédemption après leur rétrogradation en golden, ont donc succombé les armes à la main devant des Dragons tout feu tout flammes menés par un Husseinian du feu de Dieu et MVP de la journée avec 2 buts et 3 bonus. Paradoxalement, le seul kill du match est à mettre à l'actif des Vikings, mais Dahl malgré son superbe match n'a pas pu éviter l'échouage du drakkar de l'équipe.

Le Queen Victoria a quant à lui sombré il y a bien longtemps et gageons que la reine du même nom, veuve sombre et obèse, s'est retournée dans sa tombe en regardant les bâtards Ecossais et Irlandais se disputer les os moisis de la gloire de l'Empire Britannique. Chiens hâves, molosses sans grâce, les dents solides des va-nu-pieds de l'Empire ont eu raison de la couronne orgueilleuse et des fragiles velours de Buckingham Palace. Alors, qui de l'Ecossais ou de l'Irlandais allait s'imposer ? Qui du chardon ou du trèfle allait pouvoir proliférer sur les ruines du château de Windsor ? Eh bien, c'est le Sudden Death de Kilmarnock qui profite de l'avantage du terrain en s'imposant 13-5 face à des Belfast Renegades qui n'ont pas su se rebeller. Tel est le destin de l'Irlandais, toujours menacé par le talon d'un voisin plus puissant.

Et c'est sur cette image d'un gamin frondeur au visage terreux, visage qui finira noirci dans les chantiers navals de Liverpool, loin, bien loin des 4 fabuleux, que je vous laisse pour ce soir en vous souhaitant une nuit douce comme du miel et paisible comme la mort. Nous nous retrouverons peut-être un jour prochain, au croisement d'un chemin ou dans une salle obscure aux fauteuils d'un rouge fatigué par le poids des ans. Ici Paris, à vous Bamako...

2106-02, résultats.

Météo

Merci Fred. Alors à Bamako on annonce pour aujourd'hui un temps nuageux avec des orages en fin de journée. Les températures ne devraient pas dépasser 34° centigrades pour un taux d'humidité de 89%. Le vent sera nul, une journée où les efforts seront donc déconseillés. Profittez en pour rester chez vous et regarder la suite de nos programmes sur RTMI !