World Ultraball News
Suite à la quatrième défaite consécutive des Guépards cette saison, les supporters ont exigé que Sisto s’exprime à propos du devenir de la franchise. Celui-ci n’a pas voulu nous recevoir, mais Maurice Fawcett, le préparateur physique de l’équipe première nous a finalement accordé un entretien.
- Bonjour Maurice. Tout d’abord, merci d’avoir accepté cette interview. Sisto, l’entraîneur des guépards, ne s’exprime plus dans les médias depuis plusieurs mois. Comment expliquez-vous cela ?
- Il est vrai que Sisto s’implique beaucoup moins dans la vie de l’équipe et dans celle de l’Ultraball en général, mais je pense qu’il faut surtout voir dans cette perte d’enthousiasme la légitime usure du temps. Après tout, voilà près de cinq saisons qu’il entraîne les Guépards, et après une telle période, même les plus grandes passions, quand elles ne sont pas entièrement éteintes, se muent en quelque chose de plus serein.
- Y a-t-il d’autres causes à cette perte d’enthousiasme ?
- Nous pourrions mettre en avant un certain nombre de contrariétés liées au jeu et qui sont manifestement partagées par d’autres entraîneurs, mais dans le climat de morosité ambiante au sein de la fédération, ce serait à la fois inutile et peu constructif. Il faut parfois savoir accepter les choses comme elles sont ou s’en aller.
Maurice se lisse la moustache d’un air songeur. Nous reprenons nos questions.
- Le bilan actuel des guépards de Palerme n’est pas très brillant. En fait, depuis votre arrivée en Silver, en 2107, vous connaissez plus souvent la défaite que la victoire et sans les abandons q’autres franchises chaque année, vous seriez peut-être déjà relégués en open. Le désengagement de votre entraîneur dans le quotidien de l’équipe en est-il responsable ?
- Oui et non. Il est vrai que Sisto ne passe qu’une heure par semaine au stade, qu’il se contente de donner des consignes générales et nous laisse quasiment fonctionner en auto-gestion, mais nos piètres résultats s’expliquent aussi par le changement d’orientation de l’équipe.
- Expliquez-vous…
- Et bien, nous n’avons pas à rougir de notre effectif, qui avec des stratégies plus travaillées pourrait parvenir à de biens meilleurs résultats, mais nous avons choisi de pratiquer depuis quelques temps un jeu plus aérien que jadis. Pour cela, nous avons laissé partir de bons bloqueurs pour les remplacer par des maraudeurs et des blitzers. Hélas, la difficulté du jeu en passes moyennes et longues a rendu nos résultats beaucoup plus aléatoires.
- En concevez-vous de l’amertume ?
- Non, car nous savions qu’il en serait ainsi, mais le jeu en love train ne nous convenait plus, et nous en étions si lassés que nous contentions de revoir les matchs en accéléré d’une semaine à l’autre. Nous avions envie de variété dans le spectacle, et nous assumons sans regrets les deux dernières saisons, pour désastreuses qu’elles aient été en termes de résultats.
- Est-ce que vous pensez qu’on peut jouer la passe et gagner ?
- Oui, car beaucoup de franchises meilleures que la nôtre l’ont prouvé. C’est difficile mais faisable. Les Guépards ont joué plus de 70 matchs, et nous avons dans nos archives vidéos des trésors tactiques dont nous pourrions nous inspirer, car nous avons rencontré des équipes qui ont commencé avec nous en open et qui sont aujourd’hui en platinium, sans compter les matchs amicaux et de championnat, qui nous ont permis de nous confronter à quelques autres grands coachs.
- Pourquoi ne le faites-vous pas, alors ? Pourquoi ne pas travailler davantage vos tactiques ?
- La flemme, très cher. Nous sommes partisans de l’effort minimum, et nous récoltons fort justement des résultats…minimums.
Maurice écarte les bras, paumes vers le haut, en secouant la tête, comme pour exprimer son impuissance face à cette situation. Nous enchaînons.
- Parlons un peu de l’équipe espoir. Ses résultats sont en chute libre cette année. Pourquoi ?
- Nous n’investissons plus d’argent dedans, voilà pourquoi. On a trois italiens qui nous ont été imposés par la fédération parce qu’on ne renouvelait pas notre effectif, et , croyez-le ou non, moins ils sont compétents sur le terrain, plus ils sont charismatiques en dehors , de sorte qu’ils nous pourrissent les éléments les plus prometteurs en exerçant sur eux leur déplorable influence : ils traînent en boîte de nuit et draguent les minettes, et après ils arrivent crevés à l’entraînement et n’ont plus de jambes pendant les matchs. Ils se gavent de cochonneries, j’en ai même vu un qui prenait du bide, mais il prétend que c’est à cause de la bière.
- Cette situation vous met en colère ?
- Oh non, moi ça me fait beaucoup rire, mais Iaroslav Pacek, l’entraîneur des jeunes, est au bord de la dépression nerveuse. Il demande sans succès le renvoi de ses trois tocards et des budgets pour acheter de vrais espoirs..
- Il s’en est ouvert auprès de l’entraîneur ?
- Oui, mais celui-ci lui a ri au nez en lui montrant du doigts les anciens rookies qui ont signé un contrat pro chez nous après être passé par le centre. Il a dit : « Vu les busards que tu nous as donné malgré l’argent investi, j’aime autant que tu te contentes de ceux-là, vu qu’à défaut d’être bons, ils sont gratuits ».
- Ne trouvez-vous pas cette affirmation un peu injuste ?
- C’est une question de point de vue. Sur les 25 rookies qui sont passés au centre, 5 n’ont jamais pu décrocher un contrat pro et 1 seul est suffisamment doué pour jouer régulièrement en équipe première (malheureusement son profil ne cadre pas avec notre schéma tactique). Néanmoins, en prenant dix d’entre eux on obtiendrait une équipe qui serait globalement meilleure que celle d’une franchise fraîchement créée en open., à ceci près qu’elle n’aurait pas de star, bien sûr.
- Voilà de la langue de bois ou je ne m’y connais pas…
- Vous n’y connaissez rien.
Maurice manifeste les premiers signe d’un agacement que nous entons monter. Nous en rajoutons une couche.
- Bon, parlons des choses qui fâchent.
- La politique ? La religion ?
- Non, l’argent. Vous n’avez recruté aucun joueur et aucun rookie depuis le début de la saison. Alors où va l’argent de la franchise cette année ?
- D’abord il va dans la masse salariale. On a 15 joueurs pour 30000 € par semaine.
- Pourquoi un tel effectif ?
- Avec un boucher comme Moa en Silver, mieux vaut avoir de la chair à canon en stock, ah ah ah. Non, sérieusement, on a gardé beaucoup de nos anciens rookies, qu’on paie une bouchée de pain et qu’on greffe pour les saisons à venir, histoire de booster leur potentiel. Et puis il y a les titulaires vieillissants, qu’on garde pour des raisons plus affectives que sportives. Sur ce dernier point Sisto est devenu plus raisonnable, il a cessé de parler de « famille » en parlant de la franchise et commence à écrémer parmi ceux qui cirent le banc avec leurs fesses à chaque match. C’est peut être aussi un peu à cause de ça qu’il se sent un peu triste et qu’il devient cynique. Les impératifs financiers de la franchise le conduisent à renier ce qui lui semblait juste pour tenter de nous sortir du marasme. Certains de ces renvois, ressentis de part et d’autre comme une forme de trahison, ne l’ont pas laissé moralement intact.
- Et la recherche ?
- Elle avance lentement mais sûrement. Dans le domaine technique, certains se spécialisent et d’autres collectionnent. Nous faisons partie de ceux-là et nous investissons pour le geste dans des technologies que nous savons parfois peu utiles. Mais maintenant qu’on a acheté tout ce qui est bon marché, on grimpe forcement moins vite l’arbre technologique.
Maurice sourit d’un air entendu. C’est dingue comme ce type ressemble à un gorille sans poils. Nous reprenons.
- Parlons de l’avenir. Au vu des résultats actuels, l’idée d’une relégation n’est pas complètement à exclure. La franchise des Guépards survivrai-elle à un retour en open ?
- Cette franchise pourrait survivre à à peu près n’importe quoi, parce que nous n’avons pas d’autre ambition que celle de continuer à jouer, dans la victoire comme dans la défaite, quelle que soit la division. On s’amuserait peut-être même mieux en open, vu qu’on y trouve plus d’équipes et qu’on pourrait y rencontrer plein de nouveaux. Mais pour l’instant on est bien en Silver, et on va essayer d’y rester.
Maurice va se chercher une bière. On en profite pour s’en aller, parce que faut pas exagérer non plus. A vous les studios.
P.S : le fil RSS de mon blog d'équipe semble être rompu, la mise à jour ne se fait pas sur le site alors je poste ici...
Commentaires :
Version XML - Cette page est peut-être encore valide XHTML1.1 et CSS sans tableaux.
Décadente jeunesse ritale ! :D