World Ultraball News
En publiant des recherches sur l’existence d’un gène prédisposant les Maoris aux comportements violents, un chercheur néo-zélandais a déclenché la colère de cette communauté. Les Maoris seraient guerriers par les gènes. Rod Lea, épidémiologiste spécialisé en génétique auprès de l'Institut des sciences et de l'environnement de Wellington, a publié la semaine dernière les résultats de ses recherches sur les comportements violents.
Les Maoris seraient prédisposés à la violence en raison d’une enzyme, la monoamine oxydase A, ou MAOA. Cette enzyme intervient dans la production de la dopamine ou de la sérotonine, des molécules qui agissent sur les comportements humains. La variante à « basse activité » du gène qui détermine la production d’MAOA serait deux fois plus présente chez cette communauté ethnique, qui a colonisé la Nouvelle-Zélande il y a plus de mille ans. Selon Lea, 60 % des Maoris en seraient porteurs, contre 30 % des Européens. La MAOA est déjà pressentie comme responsable du jeu, de l’addiction au tabac, de l’attrait pour les expériences nouvelles, et parfois du suicide.
Nouveau chef d’accusation pour l’enzyme : elle influerait sur l’attrait pour les comportements violents et criminels. «Les Maoris auront tendance à être plus agressifs et violents et plus enclins à être portés vers des comportements à risques, comme le jeu par exemple», a déclaré Rod Lea. Un vieux débat Selon le gouvernement néozélandais, les enfants Maoris de moins de 5 ans sont deux fois plus souvent admis à l’hôpital pour « violence intentionnelle » que les représentants des autres groupes ethniques du pays. En juin, Chris et Cru Kahui, des jumeaux maoris de trois mois, sont morts à Auckland, suite à de graves blessures au crâne. La famille refuse de collaborer à l’enquête. « Je réalise que la violence est un problème chez nous, mais il y a beaucoup d’autre facteurs expliquant la violence qui ne sont pas liés à la race », souligne Tariana Turia, dirigeante du Parti Maori, dans The Press. (...) Le niveau d’éducation des Maoris est inférieur à celui de la moyenne nationale, de même que leur situation en termes d’emploi, de santé ou de richesse. Hone Harawira, un député maori, souligne l’ancienneté du débat. « Il y a 30 ou 40 ans, quand j’étais enfant, les gens disaient que les Maoris avait une inclinaison naturelle pour la guitare, pour le rugby, ou que les Maoris étaient doués pour conduire des bulldozers. Aujourd'hui ce sont des joueurs d'ultraball. », souligne-t-il. Patrimoine génétique contre environnement « Il faut être clair sur le fait que des traits de caractère comme une sensibilité à la dépendance, un comportement agressif, la prise de risques sont extrêmement complexes et résultent d'un grand nombre de facteurs non génétiques, comme l'éducation et d'autres éléments d'un mode de vie », prévient Rod Lea. « Je crois que ce gène a une influence sur les comportements humains en général, mais je crois aussi que cette influence est relativement faible », tempère-t-il.
Selon Rod Lea, ce « gène du guerrier » aurait également permis aux Maoris de traverser le Pacifique et de survivre à de nombreux périls. Tim Newman, un chercheur américain, a mené des recherches sur ce gène chez les primates : il existerait depuis au moins 25.000 ans. Si elles sont plus jeunes que ce gène, les théories sur les racines physiologiques de la violence ne sont pas neuves : au XVIIIe siècle, la criminalité a été reliée à la forme du crâne. Plus tard, les mâles pourvus de deux chromosomes Y ont été accusés d’être prédisposés à la violence. Ces deux théories ont été discréditées depuis.
Les gènes des Maoris seuls ne suffisent probablement pas à les rendre plus violents. Des études récentes associent le plus souvent les caractéristiques génétiques et l’environnement social. La pauvreté des Maoris en association avec le « gène du guerrier », déclencherait les attitudes belliqueuses. (...)
Il y a toujours une place, entre la génétique et l’environnement, l’inné et l’acquis, pour le libre-arbitre. A l'instar des Maoris, les descendants des Vikings, des Spartiates, des Celtes, des Huns sont ceux qui ont la chance de rentrer dans le HALL OF FAME.
Par Moe Zart.
(Article Librement adapté d'un article du Figaro.)
Commentaires :
Re: Re:
Pas un seul néo-zed à Auckland... ;o(
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